Le maintien des relations des enfants du divorce ou de la séparation, avec leurs deux parents séparés ou divorcés, leurs grand-parents, leurs deux familles... pour l'égalité parentale et une co-parentalité responsable.
aujourd'hui 25 Avril
Journée internationale
contre l’Aliénation Parentale
Témoignage de Floriane, reçu à ACALPA ( www.acalpa.org) le 23 avril 2010, envoyé par François.
* * *
« Aussi loin que je m’en souvienne, ma maman m’a
« montée » contre mon papa !
Me disant qu’il n’avait pas voulu de moi à ma naissance, insinuant qu’il était incapable de
s’occuper d’un enfant, trop égoïste, mal orienté politiquement. Insinuant que notre maison
était une « prison dorée » où nous étions retenues de force par mon père, et que nous serions
bien plus heureuses à vivre seulement toutes les deux.
Bien avant leur divorce, j’avais déjà dû choisir entre mes deux parents. Et j’avais
intériorisé les idées de ma maman, les prenant pour des vérités inéluctables.
Je considérais comme un signe de loyauté envers ma maman le fait de haïr mon père. Et
cette « loyauté » était sans cesse redemandée, entretenue.
Au moment de leur divorce, la situation a empiré, et je n’ai plus vu mon papa. C’est ce jour là,
le jour de leur divorce, le jour où j’ai jeté un dernier coup d’oeil à mon père en train de faire
la vaisselle derrière la vitre de la cuisine, en sachant que c’était la dernière fois que je le
voyais, que j’ai réalisé que je l’aimais. Que j’avais entretenue toute cette haine dans le seul
espoir d’être aimée de ma mère. Que j’étais prise au piège. Que j’avais moi-même refermé le
jeu de ma mère sur moi. Les années ont passé, je répondais aux lettres de mon papa par des
propos injurieux, le maintenant le plus loin possible de moi et de ma mère, devenus « petit
couple », « petite armée » en embuscade contre l’ennemi, contre la menace, que représentait
mon papa. Je souffrais, chaque jour. Lui en voulant à elle de me faire ça. M’en voulant à moi
de ne pas avoir le courage de briser le « jeu ».
Quand je suis devenue une adulte, et que j’ai quitté ma mère, je l’ai retrouvé, ce père
maudit, soi-disant responsable de tous les malheurs de notre famille.
Je m’en souviens, j’ai vu son visage, et tous mes doutes se sont effacés. J’ai à peine réussi à
pleurer. En parlant avec lui, j’ai réalisé que les vérités de ma maman n’en étaient pas, mais, au
fond, je le savais, depuis le début.
J’avais juste accepté de jouer le jeu.
* * *
POURQUOI J'ECRIS TOUT CA ?
Parce que j’en suis sortie. J’ai perdu l’amour de ma maman (temporairement ? je l’espère !)
mais retrouvé mon père.
Je ne lui en veux même pas, à ma maman. Je sais qu’elle aussi, s’est faite prendre, dans son
propre jeu. Et j’espère qu’un jour, elle en sortira.
Il y a trois jours, en trainant sur Internet, j’ai trouvé des sites parlant de l’ « Aliénation
Parentale ». En lisant, j’ai réalisé que c’était ma vie, mon enfance, mon adolescence, que ces
sites relataient.
Que ces lignes, j’aurais pu les écrire, moi-même !
Et, ce matin, sur France 5, je découvre l’Association contre l’Aliénation Parentale. Je
découvre que dimanche, c’est la journée contre l’aliénation parentale. Je découvre que
d’autres gens que ma famille ont vécu ça ! Affronté ça. Ou sont encore dedans, à se battre.
J’écris tout ça parce que j’ai envie d’aider les gens qui vivent ça, dans l’espoir d’en faire
le deuil moi-même. J’écris tout ça, parce que j’en suis sortie. Et que, au fond de moi,
je pense à ces enfants victimes d’aliénation, à ces parents aliénants, qui souffrent,
eux-aussi, de leur problème mental. Et à ces parents qui sont privés de leurs enfants,
sans le mériter.
AUX ENFANTS, JE VEUX DIRE CECI :
Je sais que c’est dur, je sais que vous pensez être
obligés, par loyauté, par amour, pour le parent qui vous monte contre votre autre parent, de
jouer son jeu. Je sais votre peur d’être abandonné. Votre sensation de n’avoir que lui. Je sais,
tout ça. Mais au fond, vous savez très bien que c’est un jeu psychologique ! Que votre parent
absent n’a rien fait pour mériter ça. Que vous souffrez de manquer de lui. Alors battez-vous !
Même si c’est dur ! Même si c’est un énorme risque de perdre le parent avec lequel vous êtes.
Osez dire que NON, vous ne le haïssez pas, ce parent absent.
Que NON vous n’avez pas peur de lui.
Que vous l’aimez. Que vous avez dit tout ça par peur d’être rejeté, abandonné.
Osez ! Car une vie basée sur le mensonge ne vaut pas le coup.
AUX PARENTS ALIENANTS :
Que dire… Vous avez basé votre relation avec vos enfants sur
le mensonge… Vous avez peur de perdre la face, aujourd’hui, si vous reconnaissez avoir
inventé, exagéré vos dires. Peur de ne plus être aimés, sans doute.
Vous vous trompez. Le jour où vous direz à vos enfants : j’ai eu un problème, j’ai menti, je t’ai
dit des mensonges sur ton papa/maman, parce que j’avais peur de te perdre, parce que je lui
en voulais (quelles que soient vos raisons), c’est ce jour là que vous retrouverez l’amour de vos
enfants ! Parce qu’ils vous seront reconnaissants de dire la vérité, d’admettre une erreur,
parce que vous les autoriserez à sortir de votre jeu, et à déculpabiliser ! Il n’est jamais trop
tard pour réparer une erreur ! Jamais trop tard pour faire marche arrière, et admettre que
l’on a fait fausse route.
AUX PARENTS QUI MANQUENT DE LEUR ENFANT :
Je n’aurais qu’un mot… courage ! Je n’ai JAMAIS cessé d’aimer mon papa. Chaque jour, j’ai pensé à lui. Chaque jour, je l’ai aimé.
Chaque jour, j’ai culpabilisé de le rejeter, si violemment. Aussi dure que la situation soit, ne
perdez pas espoir ! Sachez que vos enfants vous aiment ! Si fort ! Ne leur en voulez pas !
Maintenez le contact, écrivez leur, ne baissez pas les bras ! Dîtes leur, toujours, que vous
êtes là, que vous les attendez, que vous les aimez.
Que votre porte leur est ouverte.
Et, surtout, ne vous en voulez pas. Vous n’y êtes pour rien .
Je suis la preuve qu’un enfant peut réaliser ce qui s’est passé, et revenir vers le parent
rejeté. J’ai retrouvé mon père, je suis revenue vers lui. Vos enfants reviendront aussi, un
jour ! Attendez-les. Tout simplement. Et en les attendant, continuez à vivre.
Ne perdez pas le goût de la vie.
Car ils auront envie de retrouver un parent heureux, quand ils reviendront vers vous.
Et Courage ! Je suis de tout coeur avec vous. »
Floriane, 23 ans (Prénom d’emprunt)
(RCB: profitez de cette journée pour vous informer sur ce sujet dont la préoccupation est partagée par beaucoup. Témoignages et réréfences rassemblées sur acalpa.org)
Merci à François pour la transmission de ce témoignage.